Une jeune fille aux cheveux roses pétants courrait dans les couloir de sa maison, une immense sourire barrant son visage. Entre ses mains, une lettre qu'elle n'espérait plus et pourtant... Elle était là, entre ses doigts. Sheryl, parce que c'était bien elle qui courrait ainsi dans toute la maison, cherchait une personne. Une personne qui devait absolument savoir pour cette lettre. Sa mère.

« Maman ! Maman ! Elle est arrivée ! »

Rien que de dire ses mots, la jeune fille sentait son cœur battre plus fort et c'est le rouge aux joues d'avoir courut qu'elle s'arrêta face à sa mère. Elle tendit enveloppe à sa génitrice, lui demandant implicitement d'ouvrir. Elle, elle n'en était pas capable, pas après tout ce qu'avait coûté l'arrivée de cette lettre, ici, chez elle, dans cette simple maison moldu.

Maison moldu où elle vivait avec sa mère, elle aussi sorcière. Son père, ça faisait bien dix ans qu'il était partit, après avoir brisé l'esprit de la petite fille et le cœur de sa mère. Maintenant, elle se disait juste que c'était bon débarras. Elle ne voulais plus penser à cet homme. Juste se concentrer sur cette lettre si attendue et sourire, encore et encore avec sa mère. Mais elle n'y arrivait pas et alors que sa mère ouvrait la lettre, la jeune fille s'enfonçait dans ses souvenirs.

La plupart du temps, elle évitait simplement de penser à son enfance, aux moments où son père était encore là. Elle haïssait juste ses moments. Trop de mauvais moments, trop de souvenirs associés à une pièce sombre, étroite et fermée à triple tours. Mais face à la lettre en papier, elle ne pouvait s'y empêcher. C'était plus fort que tout. Un besoin viscéral de se souvenir de tout ce par quoi elle était passé avant de recevoir cette lettre.

Au début, quand elle était encore qu'un bébé, elle avait bien vécu, elle en était sûre. Parfaite sang-mêlé, elle était née d'un mariage qui était, à sa naissance en tout cas, heureux. Son père était un sang pur anglais, sa mère une née-moldu américaine d'origine coréenne. Lui, c'était expatrié dans l'Amérique magique, elle, avait eu le bonheur de tombé sur l'homme de sa vie. Rapidement, ils étaient tombés amoureux, et la guerre aidant, ils s'étaient mariés très vite. Sheryl était née seulement quelques années plus tard, mais pas très longtemps non plus. Elle avait aussitôt fait le bonheur de ses parents.

Sa toute petite enfance, elle ne s'en souvient pas. Il ne lui reste que quelques vagues souvenirs de sourire de son père et des chatouilles de sa mère. Parce que rapidement, tout a changé quand son père a découvert le don de sa fille. Parce que oui, Sheryl était née avec un don magique, celui de la métamorphomagie. C'était arrivée alors qu'elle jouait dans la rue, surveillée par sa mère. Une voiture était arrivée à toute vitesse et avait failli la renverser. En plus d'une explosion de magie accidentelle, ses cheveu noires étaient devenus bleu nuit.

De là, sa mère s'était mise à la surprotéger, plus de peur que l'accident l'est traumatisée, alors que son père s'était éloigné. Elle ne savait pas pourquoi et ça avait énormément blessé, après tout, quand votre père décide de partir, ça vous fait mal... Mais rapidement, il était revenu.

Mais ce n'était plus le même homme. Il était devenu froid, dur et distant. Tout ce qui l'intéressait, c'était le don de sa fille. Il passait des heures, avec elle, à lui demander de changer ses cheveux, une partie de son visage. Quand elle n'y arrivait pas, elle finissait dans une petite pièce sans fenêtre et noire qu'il fermait à double tour.

Sheryl pleurait souvent. À cause du noir, à cause des mots horribles de son père. Elle n'était qu'une pauvre sang-mêlé, un être inférieur qui malheureusement, avait hérité d'un don que seules les catégories supérieures devrait posséder. L'enfant ne reconnaissait plus l'homme qui était son père. Sa mère essayait de la protéger, mais elle n'y arrivait pas. Son père devenait de pire en pire avec le temps. Il devenait plus violent, plus dur dans ses mots, allant jusqu'à lui dire qu'elle n'arrivait jamais à rien dans la vie. Tous les mots qu'il prononçait se gravaient dans son esprit jusqu'à y laisser une trace indélébile.

Mais il finit par partir, mais à la porte par la mère de Sheryl. Ça avait été une dispute mémorable, à laquelle l'enfant de dix ans avait assisté, cachée derrière la porte. Elle avait pleuré mais elle n'avait jamais su si c'était de tristesse pour la fin de l'amour de ses parents ou de soulagement. Il partait loin d'elle et elle serait enfin libre de cette pièce noire.

Après le départ de son père, il avait fallu du temps pour qu'elles se reconstruisent, l'une comme l'autre. Mais elles y étaient arrivées, ensemble. Elles étaient la famille l'une de l'autre et étaient très fusionnelles. Mais de son enfance, Sheryl a gardé un goût pour le travail. Elle ne voulait plus que quelqu'un puisse le dire qu'elle ne valait rien et qu'elle était stupide. Elle avait engrangé des dizaines de livres, magiques et non magique, avait travaillé dure sur son don. Certaines fois, elle s'était même exténué à la tâche.

Alors forcément, voir cette lettre dans les mains de sa mère représentait énormément pour elle. Elle était assez douée pour entrer à Poudlard. Assez intelligente pour faire honneur à l'école. Maintenant, elle n'avait qu'une hâte... La rentrée scolaire ! Elle allait enfin vivre pour elle et éloigner le fantôme de son père. Essayer du moins.

« quand est-ce qu'on va acheter les fournitures pour la nouvelle année? »

Son sourire respirait la joie de vivre, après tout le passé n'avait et ne devait pas avoir d'impact sur son futur !