Emma est née à Londres, dans une famille très aisée. Bien qu'étant pas si influente que cela, le nom des Bloom était tout de même très connu dans l'univers des sorciers, parce qu'il était l'exemple même de la pureté du sang. Jusqu'à Emma, depuis des générations, les mariages n'avaient été conçus qu'entre familles de sorciers londonniens plus ou moins connues et influentes. Il fallait maintenir donc l'honneur, la pureté, et être constamment le représentant du nom des Blooms. Un véritable poids, une vraie pression qu'Emma a subit depuis sa plus tendre enfance. Fonctionnant sur un système patriarcal, sa mère n'avait pas le moindre dernier mots sur les questions d'éducation. Tout le monde devait donc être le meilleur à Poudlard. La seule maison clairement pas voulue dans la famille était la maison des Serpentards. Mais cela s'arrêtait là. Le passé familial jouait en partie sur cette forme de discrimination.

Emma n'avait donc pas été chez les Serpentards, mais pas seulement. Elle était la préférée de son paternel, parce qu'elle était juste parfaite à ses yeux. Troisième d'une fraterie de quatre, elle était la chouchoutte du papa, créant parfois des jalousies. Mais la petite Emma ne faisait qu'avoir bonne figure devant son père. Elle encaissa tout jusqu'à sa majorité. A 18 ans, elle revendiquait déjà un esprit très libre, très fort, et avec une volonté de se défaire des chaînes que lui avaient mises son père. Elle était devenue de suite la moins aimée, tant elle se disputait avec ce dernier, finissant parfois enfermée dans la plus petite chambre mal isolée de la maison avec la bien vieille punition du pain sec et de l'eau. Mais elle encaissait, savait très bien garder son calme. Car malgré tout ce que pouvait lui reprocher son père quant à son caractère, son comportement et sa manière d'être en société, Emma restait la meilleure sorcière de la fratrie, maîtrisant déjà assez tôt l'art de la métamorphose, ayant une connaissance bien approfondie des savoirs fondamentaux que tout sorcier doit savoir.  

Emma était la parfaite petite hypocrite devant son père, devant ses frères et soeurs, et en société. Elle avait la nausée quand elle voyait sa mère aussi soumise, n'hésitant pas à lui passer un savon à ce sujet quand son père avait le dos tourné. Et puis à 20 ans, elle fut contrainte d'assister à l'une de ces soirées mondaines que son père affectionnait tout particulièrement, parce que soit disant, elles permettaient de mettre en relation des familles de sang pur et donc de lui trouver déjà le meilleur parti. Sauf qu'Emma s'en foutait royalement de tout ça, et n'avait pas du tout envie d'épouser l'homme choisi par son père. Et lors de cette soirée, elle rencontra Milan. Un coup de foudre immédiat. A peine l'avait-elle vu, qu'elle avait eu envie de le connaître, de savoir tout de lui, d'être avec lui, et de vivre avec lui. Elle le vit plusieurs fois en secret. Et puis ce fut un véritable amour partagé, passionné et si fusionnel, pendant deux ans, qu'Emma avait été certaine d'avoir trouvé l'homme de sa vie. Certes il était plus âgé qu'elle, et avait eu une mère moldue. Et alors ? Tout ça, elle s'en foutait, parce qu'elle l'aimait, lui et rien que lui.

Cependant, tout commença dès ce moment là. Elle avait 22 ans. Son père avait eu vent de son idylle avec Milan. Un sang-mêlé. Une idylle donc formellement interdite chez les Blooms. Mais Emma était claire, elle n'abandonnerait pas Milan. Elle avait même dit à son père qu'elle pourrait bien se tuer s'il lui imposait un autre parti que lui. La dispute avait été terrible entre le père et la fille. Si terrible, qu'Emma avait fini par rassembler toutes ses affaires le lendemain matin, et avait quitté la maison pour aller se réfugier chez sa meilleure amie, Lily. Lily avait le même caractère qu'elle et avait la chance d'être dans une famille bien moins stricte. Elle n'était d'ailleurs pas tellement appréciée par le patriarche Bloom.

Vivant alors éloigné de Londres, Emma avait écrit à Milan. Elle avait écrit cette lettre où elle ne mettait pas vraiment un terme à la relation, mais lui expliquait pourquoi l'éloignement soudain et donc la pression paternelle subie. Elle l'avait écrite et était partie pour la poster, mais voilà, au retour, en pleine nuit, sur la route, elle avait été agressée, mordue à l'épaule par un jeune Lycanthrope. Devenant lycanthrope, elle fut extrêmement effrayée par elle-même. Elle fut même complètement paniquée et désemparée, quand elle se réveilla la première fois, nue, du sang partout, ne se rappelant de rien de la nuit précédente. Lily l'avait soutenue à ce moment là, mais Emma finit par vivre loin d'elle, s'achetant une demeure dans les environs de Londres, après avoir failli l'agresser. Et c'est ce qui la poussa le plus à prendre ses distances avec Milan. Elle ne voulait pas l'agresser lui aussi. Elle avait gardé contact le plus longtemps possible avec lui, mais il lui était impossible d'accepter de le revoir physiquement parlant, craignant de commettre l'irréparable. Alors, lui donnant une fausse excuse -son père-, ne voulant pas lui dire ce qu'elle était devenue, tant elle ne s'aimait pas, elle avait rompu.

Elle mit du temps à se maîtriser. Elle a finit par toujours craindre les nuits de pleine lune, fabriquant des potions tue-loups en forte quantité, cherchant surtout et avant tout à ne plus jamais se transformer. Il lui fallut beaucoup plus de temps pour s'accepter, et ce tout en poursuivant sa formation pour être professeur et enseignant. Enseigner avait toujours ce qu'elle avait voulu faire. Mais tout pouvait être remis en question simplement parce qu'elle n'était plus normale.

Aujourd'hui, elle se drape sous une allure froide, distante, et exigeante, bien que compréhensive, à l'écoute, et attentive aux moindres soucis de ses élèves quand ils viennent lui demander conseil, mais dans le fond, elle est toujours la même. Elle est restée l'Emma forte, pleine de vie et rebelle, simplement trop effrayée par la bête qui dort constamment en elle et qui attend juste le moment où elle pourra se réveiller. Enfin pas de quoi inquiéter le directeur de Poudlard, elle le lui a assuré. Elle peut exercer son travail de professeur de métamorphose au sein de l'école, sans aucun risque ni soucis. Elle est en mesure de se contrôler lorsqu'elle est transformée aujourd'hui, bien que le risque de perte de contrôle existe encore malgré tout.  

Mais jamais elle ne se serait attendue à un tel revirement de la part du destin. Elle pensait que jamais elle ne le reverrait. Lui. Milan. Car au fond d'elle, il ne l'avait jamais quitté. Il avait toujours été là. Elle ne l'avait jamais oublié. Elle l'aimait même encore. Mais le revoir là, à Poudlard... non jamais elle n'y avait pensé.... Continuer à cacher sa nature, sera sans doute plus compliqué que prévu...