Je te promets que l’on s’en sortira, mon cœur… Je te le promets…
Pour lui… pour que l’on puisse sourire à nouveau…
*~*~*~*
ACTE I. A CHILDHOOD DREAM
Le regard alors inquisiteur, j’attrapai doucement la lettre marquée d’un sceau rouge que ma mère me tendait avec un sourire aux lèvres. M’installant dans l’un des fauteuils du salon, je l’ouvris avec soin tandis qu’elle s’installait derrière moi et posa délicatement sa main sur l’une de mes épaules. Je parcouru alors avec minutie les différentes lignes tracées avec une belle écriture manuscrite et un sourire se dessina peu à peu sur mes lèvres. Relevant légèrement la tête, je remarquai que mon père nous avait rejoints et que des larmes perlaient désormais au bord des yeux de ma mère. Elle m’avait tant parlé de Poudlard. De cette école, de son histoire… De sa destruction… Mais dorénavant, Poudlard renaissait de ses cendres et accueillait à nouveau des jeunes sorciers. Et ma mère était à présent heureuse de savoir que j’allais enfin en apprendre plus sur son monde à elle. Le monde des sorciers. Le monde qu’elle avait quitté pour rejoindre mon père qui était un moldu. Le monde qu’elle avait quitté après les tragiques évènements qui l’avait secoué. Et le monde dans lequel j’avais désormais ma place.
Je savais que j’étais un sorcier, ou du moins un sorcier de sang-mêlé, depuis longtemps. Ma mère me l’avait révéler le jour de mes onze ans, âge important à ses yeux puisqu’il symbolisait sa première année dans l’école de magie de Poudlard. Dès lors, j’avais eu le droit de me plonger dans les divers livres de magie qui se trouvaient dans l’immense bibliothèque de la maison. Bien que je ne puisse pas encore utiliser ma magie, je n’avais cessé de les dévorer, imprégnant chacun des mots dans un coin de mon esprit. Je passais ainsi des heures à parcourir les pages des différents livres, quelques fois accompagné de mon père, qui lui aussi souhaitait découvrir ce monde auquel appartenait sa femme et qui le fascinait tout autant que moi…
Et dorénavant, je n’avais qu’une hâte : avoir dix-huit ans pour enfin entrer à Poudlard.
ACTE II. A STEP TO WONDERLAND
«
Serpentard ». Voilà la maison à laquelle j’avais été destiné.
Lentement, je me dirigeais en direction de la grande table où se trouvaient les autres étudiants de ma maison. En cet instant, j’ignorais quoi penser de la décision du choixpeau. Au fond, je n’éprouvais aucune aversion envers cette maison… mais je ne pensais pas la représenter. La ruse, l’ambition, le pouvoir… Toutes ces caractéristiques me paraissaient si éloignée de ce que j’étais…
Pourtant, il était dit dans les livres que le choixpeau ne se trompait jamais, n’est-ce pas ? M’asseyant à côté d’un jeune homme aux cheveux bruns qui venait lui aussi d’être accepté à serpentard, je répondis sans grande conviction au sourire qu’il m’adressa avant de plonger dans mes pensées, délaissant toute la cérémonie de répartition qui aurait pourtant dû être source de fascination et d’émerveillement.
Finalement, les mois défilèrent et la fin de l’année toucha rapidement à sa fin. Et c’était avec le cœur légèrement serré que je me dirigeais vers le Poudlard Express. J’allais désormais quitter pour un temps les quelques personnes auxquelles je m’étais attaché, la maison que j’avais finie par apprécier (bien que je ne comprenne pas encore la décision du choixpeau), le château dans lequel j’avais déambulé avec fascination… Et j’allais surtout regretter de devoir attendre avant d’assouvir à nouveau ma soif de connaissance...
Mais désormais, ma tête était emplie de souvenirs que j’étais impatient de raconter à mes parents.
ACTE III. VOICELESS FEAR
Une lumière verte qui jaillit du bout du couloir… Un bruit sourd… Et un cri de douleur qui déchire le ciel… Les yeux alors embués de larmes, je vis le corps de mon père tomber lourdement sur le sol et son regard perdre brusquement toute étincelle de vie. Je me précipitai à ses côtés pour le secouer et crier son nom. Mais aucune réponse ne vint franchir la barrière de ses lèvres, et seuls mes hurlements mêlés à ceux de ma mère résonnèrent dans la pièce. Tournant mon regard en direction du couloir, j’aperçus une silhouette se dessiner à travers l’embrasure de la porte et un autre jet de lumière traverser la pénombre. Les cris de ma mère s’intensifièrent et son corps fut alors pris de convulsion, tandis qu’une voix rauque retentit dans la pièce.
Mes muscles se figèrent brusquement et la peur s’empara rapidement de mon être alors que la silhouette pénétra à pas lents dans la pièce, sa baguette magique levée en direction de ma mère pour continuer de lui infliger son sortilège. Et je reconnu immédiatement ce visage marqué par la haine. Ce visage qui appartenait à mon grand-père maternel et qui m’inspirait de la rancœur. Sans réfléchir, je me précipitai sur lui pour m’interposer entre lui et ma mère, bien que je sache pertinemment que mon acte de bravoure était voué à l’échec…
Mais avant même que je puisse l’atteindre, mon corps fut projeté en arrière. Le souffle coupé, j’eus à peine le temps de reprendre mes esprits qu’un sortilège me frappa brutalement. Et la douleur qui secoua mon être fut si intense que j'avais l’impression que mon corps entier s’embrassait littéralement. Des larmes roulèrent alors sur mes joues, mon corps se convulsa violemment et les hurlements que je poussai vinrent emplir la pièce, rapidement rejoint par les cris de ma mère. La douleur devenait si insupportable que je commençais à supplier mon bourreau de m’achever, de me tuer aussi sommairement qu’il l’avait fait pour mon père… Je voulais simplement en finir et ne plus endurer ce supplice…
Tournant mon visage en direction de celui de ma mère, je croisai son regard presque éteint. Nous nous observèrent alors silencieusement, tandis que nos visages étaient ravagés par les larmes et la douleur. Cet échange de regard nous était vital. Il transmettait tout l’amour que l’on portait l’un pour l’autre, le désir que l’on avait de se protéger, le désir de vivre… Tendant faiblement ma main dans sa direction, je poussai alors un dernier hurlement avant de sombrer dans l’inconscience…
ACTE IV. ABOVE THE WEAKNESS
Allongé sur un ponton de bois, mes pieds effleurant la surface de l’eau, j’observai pensivement les nuages qui défilaient lentement dans le ciel et qui semblaient se diriger vers la petite maison de la campagne anglaise où je m’étais refugié avec ma mère. Tout était calme, paisible. Tout aspirait à la sérénité… Mais en réalité, c’était la solitude qui s’était désormais emparée de mon être.
Il aurait dû être avec moi. Avec nous. Mais simplement parce que certains ne supportaient pas l’idée d’un mariage entre une sorcière et un né-moldu. Simplement parce qu’il avait déshonoré la famille. Simplement parce qu’il n’appartenait pas au monde des sorciers… On l’avait assassiné. Sommairement. Alors qu’il ne le méritait pas…
Serrant instinctivement les poings, je sentis des larmes rouler sur ses joues. Et un sentiment de haine bouillonna alors dans mes entrailles. Je ne pouvais laisser ce meurtre impuni. Je ne pouvais tolérer encore plus longtemps que la souffrance infligée à ma mère et moi ne puisse pas se retourner contre notre bourreau. Et je ne pouvais concevoir l’idée que ce dernier puisse encore vivre dans mon monde.
*~*~*~*
Je te le promets, mère… Je te le promets…
Un jour, un sourire illuminera mon visage quand ma vengeance sera enfin assouvie et que l’étincelle de vie s’éteindra dans ses yeux.